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16 janvier 2012

RÉSUMÉ de la conférence donnée à Dijon dans le cadre de l'Association France-Amérique Bourgogne

 

LE CULTE DE LA VIERGE DANS LES ANDES  OU FÊTE DE LA MAMA NEGRA 


La fête de la Mama Negra se déroule, chaque année, à Latacunga, ville de la Sierra équatorienne située au pied du Cotopaxi.

Le 24 septembre, elle est l’occasion, pour les commerçantes d’un marché populaire, de célébrer le culte de la Vierge de la Merci (ou de la miséricorde) né, au Moyen-Age, pour libérer les chrétiens captifs des Maures.

En novembre, les festivités coïncident avec les célébrations de l’indépendance nationale. Le défilé est alors à la mesure du prestige social et politique que procure, à celui qui le joue, le rôle de la « Mama Negra ». Tout comme le 24 septembre, c’est un homme qui revêt le masque noir.

Chargée des symboles de la maternité, cette « Mère noire » devient un double de la figure mariale, que les populations andines assimilaient, autrefois, à la Terre-Mère (Pachamama). Mais elle est aussi son contraire, sorte de démon né de la christianisation des divinités préhispaniques. Accompagnée de ses travestis, de ses « esclaves noirs » porteurs d’offrandes et de ses chamanes guérisseurs, elle introduit chaque année un renversement des normes aussi violent que les éruptions volcaniques provoquées, selon la mythologie andine, par le retour des esprits ancestraux dans le monde des vivants.

Les représentations sous-jacentes qui animent ces festivités relèvent des conflits et des revendications identitaires des populations de la Sierra. Ainsi, à travers un rituel d’origine coloniale, les Indiens ne cessent-ils de parodier le pouvoir de leurs anciens maîtres « blancs ». Les « blanco-métis », quant à eux, ont politisé cette fête de la « liberté », la transformant en l’une des manifestations folkloriques les plus emblématiques de l’Equateur.

 

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